Un air de famille, exposition de Guillaume Chiron en collaboration avec Anthony Bonnin

Présentation

L’exposition de Guillaume Chiron au château d’Oiron fait écho aux anamorphoses et jeux visuels présents dans la collection permanente du château au travers des œuvres de Felice Varini, Piotr Kowalski, Markus Raetz ou Patrick Bailly Maitre Grand, qui eux-mêmes rappellent un des centres d’intérêts des collectionneurs des XVI° et XVII° siècles.

C’est sous l’angle de l’illusion mais également du portrait, dans un espace entièrement scénographié évoquant la grotte comme matrice de toute création, que l’exposition présentée dans le comble du corps central du château sera proposée.

Le projet nait en 2021, lorsque l’association Les Requins Marteaux (Bordeaux) invite Guillaume Chiron dans le cadre de l’exposition collective Même pas mort au centre d’art La Fabrique Pola (Bordeaux). Il propose un collage sur lequel une vanité apparait dans une perspective fortuite, celle des concrétions d’une grotte.

A Oiron, ce même tableau sera à nouveau créé, dans une installation monumentale et immersive, sous le nom de La grotte.

Guillaume Chiron, Même pas mort #1, 2021
© Guillaume Chiron

La production de La grotte a reçu le soutien du Cnap – Centre national des arts plastiques - sous forme d’une aide à un projet artistique, et fait suite à une résidence de création-recherche effectuée à l’association AY128 – Les Usines (Ligugé, 86).

Dans sa présentation à Oiron, elle sera accompagnée d’un ensemble de travaux antérieurs qui revisitent le thème du portrait sous des formes diverses. Certains de ces collages font l’objet d’une étonnante scénographie réalisée avec Anthony Bonnin.

L’œuvre La grotte bénéficiera d’une seconde présentation à la Fabrique Pola (Bordeaux) au printemps 2025.
Une médiation spécifique autour de l’exposition est prévue, notamment par une campagne de communication numérique et l’édition d’un livret de visite. De plus, les œuvres présentées dans l’exposition feront l’objet d’un livre d’artiste à paraitre au printemps 2025.

La Grotte

La grotte, perçue comme berceau de l’art et de la civilisation, nous rapproche des premières heures de l’humanité.
Encore plus que les plus grands chefs-d ’œuvres de l’histoire de l’art, les grottes les plus remarquables - Lascaux, Chauvet ou Cosquer - sont devenues inaccessibles et seules leurs répliques sont visibles.

La grotte est à la fois refuge et lieu de danger, elle est aussi le lieu de tous les mystères, ceux de la mythologie grecque notamment, telle la grotte de Psychro qui aurait vu la naissance de Zeus, ou celle du cyclope qu’affronte Ulysse.

Elle est le support de réflexions fondamentales, comme le mythe platonicien de la caverne qui met en évidence l’ignorance de l’homme. Elle est également le lieu privilégié des religions, espaces propices à l’ermitage ou à la pratique de cultes interdits.
La grotte reste omniprésente : dans la littérature et le cinéma, elle est souvent considérée comme un lieu de passage vers l’inconnu. Lorsqu’il ne s’agit pas de l’enfer, celui La Divine Comédie de Dante, elle peut plus naïvement inspirer la découverte de nouveaux mondes, comme chez Jules Verne dans son Voyage au centre de la terre ou celui de la série animée Les mondes engloutis de Nina Wolmark.

Guillaume Chiron

Guillaume Chiron est un artiste pluridisciplinaire français né en 1977, diplômé de l’EESI, l’École Européenne Supérieure d’art de Poitiers en 2002. Il expose à la galerie du Triangle à Bordeaux et à l’Ircam à Paris.

Il travaille auprès de Bruno Peinado lors du montage de l’exposition Escape (1999, Le Confort Moderne). Il enseigne les arts plastiques avant de rejoindre l’équipe du Confort Moderne à Poitiers en 2003 pour être le
curateur du programme “Éducation et Recherche”.

Là, il travaille au rayonnement artistique et culturel du centre d’art, en invitant des artistes émergents tels Ivan Argote, Pauline Bastard, Davide Balula, Julien Berthier, Baptiste Brunello, Stéphanie Cherpin, Vincent
Ganivet, Louis Gary, Laurent Ledeunff, Le Gentil Garçon, Moolinex, Jeanne Moynot, , Julien Paci.

Jusqu’en 2014, il officie dans différents groupes de rock, en particulier Microfilm (guitare, samples, vidéo) dont il forge l’essentiel de l’identité visuelle et sonore. Les voix sont des dialogues collectés dans des films des années 1950 à 1970 et les concerts font l’objet de projections de séquences de films qu’il repeint image par image ou qu’il propose en relief. Il signe aussi les pochettes de disque du groupe, dont le dernier est un collage. S’ensuit une production de collages qu’il compile dans trois ouvrages en auto-édition : Mangez la banane parlez debout ! (2015), Apprendre avec des pincettes (2017) et Oups ! (2019).

De là, il crée des univers visuels pour divers musiciens, notamment Malik Djoudi, Forever Pavot, Ricky Hollywood, Fiction, Robot Orchestra, Kids are dead et Mondial Toboggan.

Depuis 2021, sa démarche artistique évoluer vers la production de pièces d’envergure diffusées dans le cadre de trois expositions : Trompe le Monde (Poitiers), Peintures fraîches (La Roche-sur-Yon), L’Homme qui rétrécit (Niort). Cette évolution s’est concrétisée en 2023 par un soutien à la création du Cnap et par une invitation de la Galerie Georges Philippe et Nathalie Vallois, pour l’exposition Greetings from – Le monde en carte postale.

Guillaume Chiron, L’homme qui rétrécit, installation, L’Ilot Sauvage, Niort, 2022
© Guillaume Chiron

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La démarche de l'artiste

Guillaume Chiron pratique le collage.
Comme le ferait un monteur de cinéma, Guillaume Chiron s’efforce dans ses collages de trouver le meilleur “effet K”, ou “effet Koulechov” qui sous-entend que l’association de deux images fait surgir un lien ou un sens nouveau. Ainsi, fait-il du montage l’essentiel de sa grammaire.
Concrètement, il en sort des mises en scènes rieuses et un regard particulièrement critique sur nos vies humaines, animées par le désir de modernité et la vanité d’une maîtrise malheureuse de la nature
et des éléments.
En ajoutant la couleur à ses mises en scène, celle de grands aplats ou de simples touches de peinture, il s’est trouvé une signature et construit depuis 2016 une œuvre singulière. Sa démarche pourrait faire écho à celles de John Baldessari ou de Richard Hamilton. Et si l’essentiel de sa production est à l’échelle des formats d’édition du livre et de la revue, il a su aussi s’en affranchir pour à d’autres médiums et d’autres échelles.
Il transpose ainsi quelques-uns de ses collages en tapisseries. Il expérimente aussi des dispositifs mêlant installations sonores, ready‑mades et projections. Son travail d’installation peut flirter avec
l’univers de Christian Marclay, ou rappeler quelques-uns des processus chers à Roman Signer. La sortie du cadre vient appuyer le discours d’un artiste attaché à la mise en scène, tout comme à la narration qui occupe une place essentielle dans l’ensemble de ses propositions.